L' Antiquité classique, le haut Moyen Age et Byzance au Musée de Cluny. Catalogue, par Jean-Pierre Caillet. Paris, Éd. des Musées Nationaux, 1985, gr. in-8°, 272 p., fig., 12 pi. en couleurs.
Les collections du Musée de Cluny sont si riches et si variées qu'il faudra de nombreux volumes pour en présenter les différentes séries. On ne peut en effet se contenter aujourd'hui des catalogues sommaires d'autrefois qui n'étaient guère que des listes où chaque numéro était accompagné d'une brève affirmation d'origine ou de date. Outre quelques ouvrages de ce genre demeurés à l'état de manuscrits, Cluny en possède trois : le catalogue général de 1883 qui ne recense que la moitié des collections inventoriées aujourd'hui, celui des sculptures de pierre de 1922 et celui des bois de 1925, l'un et l'autre incomplets et vieillis. La formule est abandonnée au profit des véritables catalogues scientifiques assez développés pour comporter discussions et apparats critiques des problèmes soulevés par chaque objet. C'est un tel ouvrage qu'a rédigé M. Jean-Pierre Caillet, sous l'autorité de M. Erlande-Brandenburg. Rien n'y manque, ni la connaissance approfondie du sujet qui est l'archéologie de l'Antiquité, du haut Moyen Age et du monde byzantin, ni une longue familiarité avec les objets, ni le maniement d'une bibliographie considérable et l'appréciation critique de tout ce qui a été écrit à leur sujet.
Un catalogue qui comporte cent soixante-sept numéros ne se résume pas. Tout au plus peut-on mettre en lumière ce qu'il apporte de nouveau sur les pièces les plus importantes.
Touchant le Pilier de Nantes, on est heureux de trouver ici le dessin de Baudelot de Dairval d'un fragment de bloc disparu aussitôt que découvert en 1711. Pour les cinq blocs venus au Musée de Cluny, M. Caillet fait la synthèse de toutes les recherches entreprises et de toutes les opinions émises. Contre G. Bauchhenss, il maintient avec P.-M. Du- val et J.-J. Hatt que l'ensemble est homogène, appartient à un seul et même monument, à une seule étape de décoration, même s'il est loisible de distinguer plusieurs mains. Cependant l'interprétation iconographique de ce rassemblement de divinités romaines et gauloises pose encore des problèmes, de même que l'identité des personnages représentés sur le bloc « de la dédicace », de même aussi que la reconstitution du pilier — sur le papier car seuls les deux blocs « de Jupiter » se superposent sans conteste.
Pour le Pilier « de Saint-Landry » on discutera encore à propos de la figure féminine qui accompagne Mars et Vul- cain : Diane ?, une bacchante ?, Vénus à l'épée ?, la Nuit ?, ou plutôt Vesta ? ; on discutera aussi de l'appartenance au même monument des deux autres blocs. Du moins la date de l'ensemble, vers 160-170, ne fait-elle guère de doute.
La série des chapiteaux — l'un d'eux inachevé — venue
